Par Admin, le 3 juillet 2018.

Le cortège donnant le coup d’envoi de l’Abbaye de Fleurier (Val-de-Travers) nous a offert une magnifique démonstration de l'endoctrinement des écoliers en faveur des plateformes centralisatrices malveillantes.

L'ouverture, le 30 juin, de l'édition 2018 de l’Abbaye de Fleurier a débuté par le traditionnel cortège. Le thème de cette année était “L’idole des jeunes”. Cependant, une partie de ce cortège faisait l'éloge de produits et de services d'entreprises multinationales malfaisantes. En effet, nous avons pu voir une représentation d'un “iPhone” géant présentant “Snapchat”, “Instagram”, “WhatsApp”, “facebook”, “YouTube” et “Twitter” suivi par des enfants portant des pancartes représentant les icônes de ces mêmes applications et munis d'un t-shirt assorti.

Quel est le rapport avec le thème du cortège qui était “L’idole des jeunes” ? L'article du 1^er juillet de Arcinfo ¹⁾ propose “une réponse plus complexe” en évoquant le second degré et l'humour. Hors, il n'y a rien de caricaturale, d'humoristique ou de second degré en défilant avec des pancartes explicitant des produits et des services d'entreprises multinationales avec leurs véritables noms et les véritables logos (voir les photos). Le problème est bien plus profond. L'ignorance des professeurs vis-à-vis de ces marques et de ces systèmes et, plus profondément, un manque de connaissances pattent de l'informatique en général est certainement l'une des raisons. Celle-ci s'additionne à l'inertie sociale ²⁾. Demandez à ces mêmes professeurs de faire défiler les élèves avec, par exemple, des pancartes affichant uniquement et exclusivement le logo de la “Coop”. Ils vous répondront certainement que cela est inconcevable. De plus, dans une telle situation, la “Migros” ferait certainement un scandale. Ces professeurs ne se rendent pas compte que sur la forme, ce défilé est identique à cela. Sur le fond, la problématique est encore pire. Ces entreprises sont particulièrement malfaisantes. Pour reprendre l'analogie précédente, il faudrait faire défiler les élèves avec des pancartes portant les logos des entreprises “Monsanto” ou “Lafarge Holcim”. Comment pourrions-nous tolérer cela ? Nous, nous ne voyons là aucun rapport avec le thème du cortège. Nous ne voyons aucun mal à faire du hors sujet, mais pas avec ce genre de démonstrations visant à promouvoir et à banaliser le nuisible.

Sur le site RPN Portail de l'Enseignement Obligatoire, concernant les publications web - Réseaux sociaux (serveurs localisés hors de la Suisse) on peut lire :

La publication sur les réseaux sociaux de données personnelles d’élèves (textes et images) est interdite même avec le consentement de l’élève et de ses représentants légaux. La raison principale de cette interdiction est que l’établissement scolaire qui publie des données personnelles ne peut garantir la destruction irrémédiable de celles-ci en cas de retrait du consentement. ³⁾

En contradiction avec ce qui précède, le préposé à la protection des données et à la transparence des cantons du Jura et de Neuchâtel (PPDT-JUNE) indique que “L'utilisation de WhatsApp est déconseillée, mais les enseignants peuvent communiquer avec les élèves par ce service si l'ensemble de la classe l'utilise déjà, ou que ceux qui ne l'ont pas encore ne sont pas poussés à le faire.” ⁴⁾

Ce cortège est très clairement une pression social extrêmement forte exercée sur les élèves pour qu'ils utilisent ces services. Des élèves ont-il pu refuser de porter ces pancartes et de défiler avec leur classe ? Même dans l'éventualité où cela aurait été proposé aux élèves, ces derniers sont-ils suffisamment outillés pour comprendre de quoi il s'agit et sont-ils en capacité de s'imposer contre l'autorité pour s'y opposer ? Pour nous, la réponse est clairement non.

Rappelons que l'éducation à pour but de permettre la formation autonome des opinions et de favoriser la participation des citoyens à la vie publique. Comment faire lorsque les enseignants eux-mêmes sont endoctrinés et enfermés dans l'ignorance ? Ils sont alors dans l'incapacité de faire de l'analyse critique et d'enseigner la palette des possibilités puisqu'ils ne connaissent que ce que l'industrie leur impose. Aussi malfaisant soient-ils, les enseignants s'accommodent de ces systèmes puisqu'ils n'ont aucune alternative dans leurs bagages. Une discussion semble impérative aux sein des écoles. Une formation adéquate des enseignants sur cette thématique et sur l'informatique en général est urgente et indispensable. Nous nous tenons à disposition pour cela (contact).

Photos : ArcInfo - Lucas Vuitel © 2018 (sans licence).

• Le 14 août 2018, le préposé à la protection des données et à la transparence des cantons du Jura et de Neuchâtel (PPDT-JUNE) a mis à jour sa page “Utilisation de WhatsApp par les écoles” ⁵⁾.
• Le 15 août 2018, un article à été publié sur le site “La Torche 2.0” ⁶⁾. Un abonnement est requis pour lire cet article.
• Le 16 août 2018, le journal “20 minutes” à publié un article nommé “Les enseignants privés de WhatsApp avec les élèves”. Le titre de première page était “WhatsApp banni des écoles dès la rentrée”. ⁷⁾.

Nous continuons nos actions à ce sujet…